Stephen A. Pike
Associé
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Guide à l'intention des dirigeants canadiens : s'attaquer à l'esclavage moderne dans vos entreprises et chaînes d'approvisionnement - Partie 4
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La pandémie du coronavirus a eu un impact dévastateur et irrévocable sur d'innombrables chaînes d'approvisionnement mondiales qui soutiennent et alimentent les entreprises du monde entier. Mais tandis que les entreprises canadiennes s'efforcent de s'adapter et de stabiliser leurs activités aussi rapidement que possible dans le chaos actuel, leurs conseils d'administration devraient saisir cette occasion unique de faire les choses réellement comme il se doit alors qu'ils s'affairent à reconcevoir, revitaliser et reconstruire leurs chaînes d'approvisionnement. Mais comment? En prenant notamment des mesures concrètes pour garantir l'élimination de l'esclavage moderne.
Tandis que le monde entier continue de chercher une « nouvelle normalité » à de nombreux égards, qu'il s'agisse des obstacles quotidiens auxquels chacun est personnellement confronté ou des perturbations économiques croissantes à l'échelle mondiale, pour les entreprises canadiennes et leurs chaînes d'approvisionnement, il n'existe pas de soi-disant « nouvelle normalité » lorsqu'on parle de travail forcé, de traite de personne et de main d'œuvre enfantine (collectivement, l'« esclavage moderne »). En effet, alors que les consommateurs, les acheteurs et les services d'approvisionnement cherchent frénétiquement à alimenter leurs chaînes d'approvisionnement auprès de fournisseurs du monde entier, la présence de l'esclavage moderne est plus que jamais susceptible d'être ignorée ou de passer inaperçue.
Cela dit, au cours des dernières années, de nombreuses entreprises propriétaires de grandes marques ont réussi à élaborer et mettre en œuvre diverses initiatives en vue de lutter contre l'esclavage moderne relativement à leurs chaînes d'approvisionnement. Parmi ces mesures, mentionnons la modification des politiques d'achat, les inspections d'usines et les audits auprès des fournisseurs, ainsi que lutter contre l'esclavage moderne relativement à leurs chaînes d'application de programmes visant à contrôler et à rendre compte de ces mesures.
En cette période d'incertitude, les entreprises (au même titre que les médecins) doivent tenir compte des paroles d'Hippocrate dans son ouvrage Épidémies : Primum non nocere (« D'abord ne pas nuire »).
Qu'ils optent pour la délocalisation intérieure ou la délocalisation à proximité, ou qu'ils choisissent de ne pas modifier leurs relations avec les fournisseurs suite à la pandémie, les conseils d'administration doivent absolument s'attaquer aux risques de l'esclavage moderne dans leurs chaînes d'approvisionnement afin d'assurer la viabilité à long terme de leur entreprise.
Afin de favoriser la durabilité et la valeur à long terme de leur entreprise ou organisation, les conseils d'administration devront se pencher sérieusement sur la question de l'esclavage moderne lors de la mise en œuvre de réponses à la pandémie et de l'élaboration de stratégies post-pandémie. Les conseils d'administration et chefs d'entreprise feront bien de prendre les mesures nécessaires en vue de créer pour leur entreprise une « prochaine normalité » dont eux-mêmes, les actionnaires et les parties prenantes (et Hippocrate!) peuvent être fiers.
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