Myron B. Dzulynsky
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Entrevue avec Myron Dzulynsky, cochef du groupe mondial Hydrogène de Gowling WLG
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Jimmy Burg, avocat de Gowling WLG, discute avec Myron Dzulynsky, cochef du groupe mondial Hydrogène du cabinet, sur l'engouement pour l'hydrogène et sur la volonté de Gowling WLG de préparer ses clients en vue du succès dans ce nouveau marché émergent.
Ça fait déjà quelque temps qu'on parle de l'hydrogène en tant que source ou vecteur d'énergie. À mon avis, à mesure que le monde se concentre sur la réduction des émissions de carbone, la logique veut qu'on se tourne vers l'hydrogène. Pour les gouvernements, le respect des objectifs en matière d'émissions est une préoccupation de fond. Pour l'industrie et les investisseurs, un accent sociétal plus marqué en ce qui a trait aux facteurs ESG joue également un rôle. Plus particulièrement pour les investisseurs, l'hydrogène peut également être considéré comme un sous-secteur d'investissement nouveau ou récent. Bien que la dimension économique de l'hydrogène ne soit pas aussi attirante actuellement pour certains investisseurs, je crois bien que personne ne veut rester à l'écart et rater les occasions qui se présenteront. Les médias, bien entendu, publient des articles sur l'engouement qu'ils constatent, ce qui crée encore plus d'enthousiasme.
Je pense que bien peu de gens se préoccupent du gris pour l'instant. L'objectif ultime est de promouvoir l'utilisation de l'hydrogène vert, même si on parle aussi beaucoup de l'hydrogène bleu, notamment comme intermédiaire vers l'hydrogène vert. Le gouvernement canadien a même reconnu cette réalité dans son récent document intitulé Stratégie canadienne pour l'hydrogène.[1]
Je me trompe peut-être, mais, en fait, j'établirais une analogie encore plus grande avec l'utilisation des voitures électriques, même si, à mon avis, l'hydrogène présente un défi supplémentaire.
Le concept de voiture électrique ne fonctionne pas si les gens n'arrivent pas à trouver un endroit pour recharger leur voiture. Si les options pour la recharge sont limitées, peu de gens achèteront une voiture électrique. Si les gens n'en achètent pas, les voitures électriques seront plus chères. S'il y a peu de voitures électriques sur les routes, tout investissement dans la mise en place d'une infrastructure de recharge devra être réparti sur un nombre plus restreint d'utilisateurs.
La transition vers une économie de l'hydrogène pose des problèmes du même genre, notamment en ce qui concerne l'hydrogène vert. La transition vers l'hydrogène est également compliquée par le fait que le transport de l'hydrogène, et, en particulier, le transport à grande échelle, présente des difficultés inhérentes qui, actuellement, ne peuvent pas être entièrement résolues au moyen des infrastructures existantes de transport du pétrole et du gaz.
Notre cabinet a l'habitude de réagir aux fluctuations des conditions du marché. L'hydrogène est sur le point de modifier, ou du moins d'influencer, le milieu énergétique mondial, et nous nous sommes engagés à saisir les occasions dans ce paysage en évolution.
Nous appuierons nos clients dans tous les aspects de l'économie de l'hydrogène, dans tous les secteurs. Qu'il s'agisse de clients de longue date de l'hydrogène ou de nouveaux adeptes de ce type d'énergie, nous nous engageons à fournir des services juridiques de premier ordre dans tous les domaines de pratique liés à l'hydrogène (droit des sociétés, fusions et acquisitions, propriété intellectuelle, réglementation).
Certains de nos professionnels œuvrent dans ce secteur de l'industrie depuis des années. De plus, nos clients tirent parti de notre expérience de longue date dans le cadre de la mise sur pied et du financement de projets majeurs dans les domaines de la production et du transport du gaz naturel, ainsi qu'en ce qui a trait aux volets technologiques qui joueront un rôle important dans l'évolution de l'industrie de l'hydrogène. Enfin, nous avons une grande expérience des questions gouvernementales et réglementaires, deux aspects qui auront de l'importance au fur et à mesure des progrès de l'industrie.
Nous ne nous attachons pas à un marché en particulier, et nous faisons affaire avec toutes les autorités pertinentes en ce qui a trait à l'économie de l'hydrogène. Pour l'instant, les principales autorités sont la Californie, la Corée du Sud, le Japon et la Chine. Cependant, plus de 30 pays ont élaboré, ou élaborent actuellement, des stratégies relatives à l'hydrogène et, selon nous, ces chiffres vont continuer à augmenter.
Le marché de l'hydrogène est encore tout nouveau. On en détient une certaine expérience dans les marchés des capitaux et en matière de fusions et d'acquisitions, mais ce créneau va se développer. Par analogie, au début de l'essor des énergies renouvelables, l'accent était mis sur le développement de projets. Au fil de l'avancement des projets, les marchés des capitaux sont devenus des participants plus actifs dans l'industrie. De plus, les activités de fusion et acquisition se sont accrues, car les promoteurs en phase de démarrage ont vendu leurs projets à des acteurs disposant de moyens financiers plus importants ou d'une autre forme d'expertise et, finalement, les projets ont été vendus à des investisseurs institutionnels une fois que les risques en ont été éliminés. L'industrie a pris de la maturité, et les investisseurs institutionnels se sont sentis plus à l'aise quant au risque lié au développement; certains d'entre eux ont même créé ou acheté des plateformes de développement. L'industrie de l'hydrogène ne suit pas forcément le même parcours, mais je ne serais pas surpris d'assister à une « évolution de l'investissement » similaire dans le contexte de l'hydrogène.
Non. Le secteur est actuellement confronté à un problème de type « paradoxe de l'œuf ou de la poule » : les prix sont élevés parce que l'offre est faible, l'offre est faible parce que la demande l'est aussi, et la demande est faible parce que le prix actuel de l'hydrogène est élevé. Les enjeux portent autant sur l'offre que sur la demande.
En ce qui a trait à l'offre, l'augmentation du financement octroyé par les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux aidera les entreprises à accroître leur production d'hydrogène. Pour ce qui est de la demande, il reste à voir si la nouvelle norme fédérale proposée sur les carburants propres ainsi que le système fédéral de tarification du carbone, en augmentant le coût des carburants plus classiques, créeront une demande pour l'hydrogène.
J'espère et je prévois que les Autochtones du Canada participeront à tous les aspects de l'industrie de l'hydrogène. À titre d'exemple, dans un certain nombre de communautés éloignées, on utilise actuellement des générateurs diesel comme principale source d'énergie. Je me demande si l'hydrogène pourra remplacer ces générateurs diesel. De plus, j'ai entendu parler d'au moins un groupe d'Autochtones où il pourrait exister un surplus de capacité de production d'énergie renouvelable, avec de l'eau en abondance à proximité pour la production d'hydrogène par électrolyse. Et tout cela ne tient même pas compte de la participation autochtone aux projets développés par d'autres.
Le Canada est depuis longtemps un fournisseur d'énergie et un chef de file mondial, et je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas atteindre le même statut avec l'hydrogène. Le Canada dispose de ressources abondantes quant à toutes les principales matières premières de l'hydrogène, l'environnement réglementaire y est réceptif et le paysage politique est favorable. En outre, le Canada dispose de l'infrastructure et du savoir-faire nécessaires pour adapter sa production d'hydrogène au fil du temps, de l'hydrogène gris à l'hydrogène bleu, jusqu'à l'objectif ultime de l'hydrogène vert.
Oui. Les entreprises canadiennes sont prêtes à saisir cette occasion de changement en tirant parti des possibilités qu'offre l'hydrogène dans la quête mondiale d'un avenir moins pollué par le carbone. Les gouvernements canadiens, tant fédéral que provinciaux et municipaux, prennent des mesures délibérées pour stimuler l'investissement dans l'industrie de l'hydrogène.
[1] Les définitions de l'hydrogène vert, gris et bleu figurent dans l'article L'hydrogène, la nouvelle frontière de l'énergie propre (en anglais seulement) publié par Gowling WLG.
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