Ruba El-Sayegh
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Co-Leader, Arab States
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Cette nouvelle optique qui consiste à se tourner vers des marchés moins familiers, à faire des affaires autrement et à repenser les partenariats, était un thème central de la discussion dans le cadre d’une série de quatre webinaires sur la diversification du commerce, réunissant un panel de voix influentes issues de la diplomatie, du commerce et du droit.
Ensemble, les intervenants ont discuté du potentiel et des aspects pratiques de faire des affaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), une région en pleine transformation économique. De la Vision 2030 de l’Arabie saoudite à l’essor du secteur des infrastructures en Égypte, force est de constater que la région se diversifie au-delà de l’industrie pétrolière et ouvre ses portes aux investissements internationaux.
Pourtant, le Canada se fait discret au Moyen-Orient, surtout en comparaison avec ses pairs en Asie et en Europe. Si les liens commerciaux de longue date avec les États-Unis continuent d’exercer une forte attraction, l’éloignement géographique et le manque de connaissance de la région ont également freiné la présence du Canada dans les marchés de la région du MENA.
Face à la hausse des tensions commerciales, les entreprises canadiennes cherchent de nouvelles avenues pour stimuler leur croissance et le temps est venu de porter un regard neuf sur le marché du Moyen-Orient et les possibilités qu’il recèle.
Pour beaucoup d’entreprises canadiennes, la région du MENA évoque encore des images de plateformes pétrolières et d’usines pétrochimiques. Toutefois, cette perception s’éloigne de plus en plus de la réalité actuelle. « Lorsque vous pensez à ces pays, pensez à tout sauf au pétrole et au gaz », a déclaré Sean Cornelissen, directeur adjoint de la Direction des relations avec les États du Golfe chez Affaires mondiales Canada.
D’ailleurs, partout dans la région, les gouvernements investissent massivement dans des secteurs comme l’énergie propre, l’agroalimentaire, les soins de santé, les infrastructures, le tourisme, la logistique et la transformation numérique. En voici quelques exemples :
La Vision 2030 de l’Arabie saoudite a donné lieu à des dépenses sans précédent dans des mégaprojets, comme The Line (une ville linéaire intelligente), ainsi qu’à des investissements massifs dans l’énergie renouvelable et le tourisme culturel.
Les Émirats arabes unis deviennent rapidement un pôle mondial de la technologie et de la finance, grâce à des réformes visant à attirer des investisseurs et des talents étrangers.
L’Égypte investit des milliards de dollars dans les infrastructures logistiques, l’énergie propre, ainsi que dans son tout nouvel écosystème de technologie financière.
La Jordanie, connue depuis longtemps pour sa stabilité et son emplacement stratégique, se positionne comme chef de file régional en éducation, en services de santé, et en technologie de l’information et des communications.
Les entreprises canadiennes, plus particulièrement celles œuvrant dans les secteurs de l’énergie propre, l’IA, le transport, l’énergie et la construction, pour n’en nommer que quelques-uns, sont bien positionnées pour apporter une valeur ajoutée à ces marchés. Pour saisir cette occasion, il faut changer de perspective et s’éloigner de l’idée que la région forme un bloc homogène ou qu’elle se résume à un seul secteur d’activité.
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les gouvernements investissent non seulement dans les infrastructures et l’innovation; ils veillent également à réformer leurs régimes juridique et réglementaire pour mieux soutenir les affaires internationales et stimuler la croissance économique.
« Au cours de la dernière décennie, la plupart des pays de la région ont amélioré et modernisé leurs régimes et systèmes juridiques pour leur permettre de réglementer les entreprises et de mieux faire des affaires », explique Bachir Chakra, un associé de Gowling WLG basé à Riyadh. De telles réformes visent à répondre aux normes internationales, à réduire les risques pour les investisseurs, et à favoriser la transparence dans la conduite des affaires.
« Au sein du [Conseil de coopération du Golfe], de nombreux services publics ont été numérisés, au point que certaines démarches réglementaires liées à la création d’entreprise peuvent aujourd’hui être réalisées depuis un téléphone intelligent », a ajouté Me Chakra.
En plus des initiatives visant à éliminer certaines lourdeurs administratives, d’importantes réformes sociales sont en cours, l’une des plus importantes étant d’intensifier l’intégration des femmes dans les effectifs et l’écosystème entrepreneurial.
Comme l’a mentionné Son Excellence madame Sabah Nizar al-Rafi, ambassadrice de la Jordanie au Canada, les enjeux sont très élevés : « La région du MENA perd jusqu’à 600 milliards de dollars annuellement en revenu régional en raison de la discrimination fondée sur le genre ». Elle a précisé que seules 5 % des entreprises du MENA sont gérées ou détenues par des femmes, un écart important par rapport à la moyenne mondiale qui se situe plutôt à 25 %.
Néanmoins, le changement s’opère. De l’élargissement des droits du travail des femmes en Arabie saoudite à la volonté de la Jordanie d’augmenter la participation des femmes dans les domaines des STIM, les pays de la région commencent à reconnaître que la croissance durable n’est possible que si l’on tire profit de tous les talents disponibles, et non seulement de la moitié.
La réforme juridique et l’inclusion de genre ne sont pas des sujets distincts, ils ont la même visée : bâtir des économies ouvertes, résilientes et tournées vers l’avenir pouvant attirer et retenir des partenaires mondiaux. Pour les entreprises canadiennes, cela représente non seulement une occasion d’affaires, mais aussi une possibilité d’harmoniser les valeurs. Les entreprises qui souhaitent s’implanter dans la région trouveront un nombre croissant de gouvernements disposés à parler de facteurs ESG, de diversité et de ramifications à long terme.
Visionnez notre webinaire sur demande : La diversification dans le marché du Moyen-Orient : Considérations pratiques
Visionner le webinaire (en anglais)– Son Excellence Ahmed Hafez, ambassadeur d’Égypte au Canada
À mesure que la région du MENA continue d’évoluer et de se diversifier, le message aux entreprises canadiennes est clair : vous avez une place à la table si vous êtes prêtes à la prendre.
« Il est primordial de s’impliquer pleinement », a souligné Jan De Silva, coprésidente pour le Canada du Conseil d’affaires Canada-ANASE et membre exécutive du conseil d’administration du Canada Arab Business Council. « Nous avons beaucoup à offrir, en commençant par les technologies transférables et le développement de l’innovation dans la région ».
Cependant, pour saisir ces occasions, il faut envisager d’être présent sur des marchés moins familiers, de développer rapidement des partenariats locaux et de faire preuve de curiosité et d’adaptabilité face à la complexité de ces régions. Les offices de commerce, les ambassades, et les conseillers juridiques peuvent tous jouer un rôle majeur dans l’atténuation des risques pour faciliter l’entrée sur le marché. Il n’en demeure pas moins que la première étape doit être initiée par le secteur privé.
« En ce qui concerne les obstacles, il n’y en a pas qui empêche le Canada de se tourner vers le monde. Le seul obstacle vient de l’intérieur », a déclaré l’ambassadeur Hafez.
En d’autres mots: le moment est propice, la région est prête, et l’unique question est de savoir si les entreprises canadiennes souhaitent faire le saut.
Avec la bonne stratégie et l’expertise locale, les entreprises canadiennes peuvent établir des relations fructueuses et assurer une présence à long terme dans la région du MENA. Gowling WLG est bien positionné pour vous accompagner dans votre parcours grâce à nos bureaux situés à travers le Canada et dans les carrefours d’affaires clés du Moyen-Orient comme Dubai et Abu Dhabi, et à une équipe qui connaît bien les secteurs qui stimulent la croissance régionale.
Vous souhaitez envisager les possibilités qui s’offrent à vous? Communiquez avec Todd Burke ou Ruba El-Sayegh dès aujourd’hui pour en discuter plus amplement.
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