Au cours des dernières années, le secteur minier a été marqué par une baisse générale du prix des métaux, une augmentation des coûts de production et de transformation, ainsi qu’une accessibilité aux sources de financement de plus en plus restreinte. Face à ces défis complexes, les sociétés minières doivent innover, redéfinir leur approche et s’adapter à cette nouvelle réalité. 

La croissance, la productivité, l’accès aux sources alternatives de financement et la transparence sont les quatre grands vecteurs de changement des prochaines années.

Croissance

Alors que le prix des matières premières continue de connaître d’importantes baisses, les coûts d’exploitation, eux, demeurent en hausse. Dans ce contexte, de plus en plus de sociétés minières décident de simplifier leur portefeuille de ressources minérales ou de propriétés minières ou encore d’établir des partenariats avec d’autres sociétés minières afin d’atteindre un niveau de productivité satisfaisant et assurer une croissance à long terme.

Productivité

Afin de croître et de demeurer attrayantes, les sociétés minières doivent miser sur les nouvelles technologies et innover. L'innovation s’avère nécessaire pour remédier à la baisse des réserves, l'augmentation du nombre de normes réglementaires et la hausse des coûts de production. L’efficacité opérationnelle demeure également essentielle dans le contexte actuel afin d’assurer un rapport de coût-production compétitif.  

Sources alternatives de financement

Afin de pallier au problème des investisseurs devenus plus réticents à la prise de risques, les sociétés minières doivent considérer de nouvelles sources et de nouveaux modèles de financement. Ces sources alternatives de financement sont cruciales et nécessaires pour les petites sociétés minières pour attirer les investissements. À cet égard, les placements privés, les fonds d’investissement, les investissements directs étrangers, ainsi que les ententes entre sociétés minières connaissent une popularité grandissante. Le recours aux entreprises spécialisées dans le « streaming », qui achètent la production ou une partie de celle-ci à prix réduit en échange de fonds pour l’exploration, est également devenu une avenue de choix pour le financement de projets miniers.

Simultanément, les sociétés minières doivent se déplacer et considérer le financement sur les marchés étrangers, dont le Moyen-Orient et l’Asie. Bien que la Chine demeure un marché incontournable, de nouveaux marchés, tels que celui de la Corée du Sud, offrent de nouvelles possibilités.

Transparence et divulgation

De nouvelles normes réglementaires de conformité et de transparence marquent également le secteur minier. Au Canada, la Loi sur les mesures de transparence dans le secteur extractif1 (la « Loi ») en vigueur depuis le 1er juin 2015, exige maintenant que les sociétés extractives déclarent publiquement tout paiement de plus de 100 000 $ versé à un gouvernement provincial, fédéral ou étranger, ainsi qu’aux communautés locales. 

En vertu de la Loi, ces obligations de déclarations annuelles s'appliquent aux sociétés inscrites à une bourse de valeurs mobilières canadiennes ou qui ont un établissement au Canada dès qu’elles remplissent deux des trois conditions suivantes : i) posséder des actifs d'une valeur d'au moins 20 millions de dollars; ii) générer des revenus d'au moins 40 millions de dollars; iii) employer en moyenne au moins 250 travailleurs. Ainsi, la Loi vise toutes les sociétés exerçant des activités d’exploration, d’exploitation, d’extraction ou d’acquisition de titres miniers.

Pour les sociétés minières, ces mesures de transparence et de divulgation signifient donc une nouvelle sensibilisation à l’information qui sera désormais publique.

Conclusion

Le temps est venu pour les sociétés minières de concentrer leur savoir-faire sur des projets ayant des perspectives optimistes à court et moyen terme afin d’attirer les investisseurs et assurer une croissance à long terme. Malgré un contexte qui demeure difficile pour l’industrie, les sociétés minières qui seront en mesure d’intégrer de nouvelles pratiques au sein de l’industrie et de trouver de nouveaux modèles financiers réussiront à se tailler une place au sein de l’industrie pour l’avenir.


1 L.C. 2014, ch. 39, art. 376