Richard G. Dearden
Partner
Fellow of the American College of Trial Lawyers
Article
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La relation commerciale du Canada avec les États-Unis sous l’administration du président Donald Trump sera très différente des relations avec les administrations précédentes et pourrait même s’avérer imprévisible et explosive à certains moments. En effet, il semble que le plus important partenaire commercial du Canada a adopté une position « protectionniste » avec pour objectif premier de créer des emplois aux États-Unis.
L’une des réactions du premier ministre Justin Trudeau à cette position « l’Amérique d’abord/des emplois américains d’abord » a été de retirer à Chrystia Freeland le portefeuille du commerce international et de la nommer ministre des Affaires étrangères tout en lui confiant aussi le dossier du commerce avec les États-Unis. Les lettres de mandat du premier ministre à l’honorable Chrystia Freeland et au ministre du Commerce international, Francois-Philippe Champagne, établissent leurs priorités respectives.
La lettre de mandat de la ministre des Affaires étrangères énonce les priorités suivantes :
La lettre de mandat du ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, énonce que son objectif primordial est d’accroître les activités commerciales et d’attirer les investissements créateurs d’emplois au Canada, en mettant en œuvre l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne, en accroissant les échanges commerciaux avec les grands marchés en croissance rapide, et en approfondissant nos liens commerciaux avec les partenaires traditionnels. Les priorités du ministre du Commerce international se détaillent comme suit :
La relation commerciale entre le Canada et les États-Unis sous l’administration Trump et un Congrès sous la gouverne républicaine ne ressemblera en rien aux relations précédentes, et ce, qu’elles aient été républicaines ou démocrates. La renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain est une priorité pour le président Trump, qui estime que l’ALÉNA est une catastrophe pour les travailleurs américains. Impossible de dire pour l’instant qu’elle sera la portée des renégociations de l’ALÉNA, mais ces dernières devraient débuter dans quelques mois. Le Canada a besoin de s’appuyer sur un système fondé sur des règles régissant le commerce avec son voisin du Sud; il est donc crucial que les renégociations de l’ALÉNA soient couronnées de succès.
Des groupes américains d’intérêts spéciaux font pression sur l’administration pour éliminer ce qu’ils perçoivent comme étant des entraves au commerce imposées par le Canada – on pense ici aux programmes canadiens de gestion de l’approvisionnement qui seront certainement ciblés. Le Congrès travaille à l’élaboration d’un ajustement fiscal à la frontière, lequel aurait une incidence négative sur les exportations canadiennes s’il est mis en œuvre. Les mesures protectionnistes seront contestées devant l’Organisation mondiale du commerce (ou aux termes du chapitre 20 de l’ALÉNA s’il existe encore). Si l’Oncle Sam perd, il aura tôt fait d’exercer des représailles; ce qui ne laisse rien présager de bon quant à une relation commerciale Canada-États-Unis prévisible et solide.
Le premier ministre a remanié son cabinet et réajusté ses priorités en vue des demandes de modification des Américains à l’ALÉNA et de la mise en place de nouvelles barrières aux exportations canadiennes aux États-Unis. En effet, les inquiétudes des exportateurs canadiens quant à leur accès futur au marché américain sont tout à fait fondées. La priorité principale de la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland est de « maintenir des relations constructives avec les États-Unis », une tâche des plus délicates en cette période de grands changements.
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