Melissa Tehrani
Associée
Chef, Groupe national Publicité et réglementation des produits
Article
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Nous sommes à la mi-décembre et la saison des fêtes bat son plein : les rues scintillent de lumières, Mariah Carey chante à la radio ce qu’elle veut pour Noël et, surtout, les détaillants du pays se parent de publicités.
Alors que nous nous préparons à vivre la plus belle période de l’année, les titulaires de marques et les publicitaires créent des offres spéciales et des promotions pour capter l’attention des consommateurs pendant les fêtes. Mais compte tenu de la hausse des prix et de l’incertitude économique, les acheteurs sont prudents cette année. Les entreprises font preuve d’une créativité audacieuse pour les séduire, mais prudence : elles auraient intérêt à tenir compte du contexte juridique complexe au Canada.
En effet, dans le cadre de campagnes promotionnelles des fêtes, les entreprises doivent atteindre un certain équilibre entre essayer d’attirer les consommateurs et gagner leur confiance, et respecter les lois comme la Loi sur la concurrence fédérale et les règlements provinciaux de protection des consommateurs. Pour vous assurer que vos offres soient conformes, voici cinq conseils juridiques incontournables :
Ce n’est pas d’hier que les commerçants offrent des cadeaux et produits gratuits avec achat ou qu’ils font des promotions similaires pour attirer les consommateurs et répandre l’esprit des fêtes.
Seulement, de telles offres peuvent soulever un nombre surprenant de questions d’ordre juridique. Les exigences particulières applicables dépendront de la manière dont chaque offre est structurée et promue. Pour éviter de recevoir un morceau de charbon de la part d’un organisme de réglementation ou d’un avocat spécialisé en recours collectifs, les commerçants auraient intérêt à tenir compte des éléments suivants :
Un petit mot sur l’alcool : bien qu’il coule à flots lors des célébrations des fêtes, plusieurs provinces imposent des restrictions quant à sa promotion, aux cadeaux ou aux ventes à des prix inférieurs aux minimums fixés. Si vos offres des fêtes incluent de l’alcool – qu’il s’agisse de réductions, de gracieusetés ou de promotions, assurez-vous de consulter un conseiller juridique pour garantir que vos campagnes soient conformes aux règlements. Et n’oubliez pas, que vous leviez votre verre de lait de poule ou de mousseux, la modération a bien meilleur goût!
Durant les fêtes, les consommateurs sont à l’affût des meilleures aubaines pour gâter leurs proches. Pour les attirer, de nombreux détaillants ont recours à des tactiques de garantie des meilleurs prix, promettant d’égaler ou de battre les prix des compétiteurs pour le même article vendu.
De telles offres sont permises au Canada, mais les commerçants qui souhaitent les promouvoir doivent agir avec prudence. Toute politique de garantie du meilleur prix doit être accompagnée de conditions claires et faciles à comprendre précisant les termes, restrictions, exclusions et limitations applicables.
Par exemple :
Globalement, les conditions et la nature de l’offre doivent être clairement spécifiées : comment fonctionne l’offre, les critères à remplir, et les étapes à suivre pour en bénéficier.
Les commerçants doivent également se soucier du langage utilisé dans la promotion de ces offres, en accordant une attention particulière aux titres, aux slogans ou à tout autre appel à l’action. Par exemple, un slogan qui dirait « nous battons tous les prix » signifie littéralement n’importe quel prix, il ne faut donc pas l’utiliser si l’offre s’applique à certains compétiteurs principaux seulement. Bref, tout libellé promotionnel doit refléter avec exactitude les conditions de l’offre et éviter d’induire les consommateurs en erreur ou de créer de fausses impressions.
À l’ère où les médias sociaux et le commerce électronique jouent un rôle de plus en plus prépondérant chez les consommateurs canadiens, les marques se tournent davantage vers le marketing d’influence pour élargir leur portée et interagir avec les acheteurs de manière originale et dynamique. Engager des influenceurs pour promouvoir des offres des fêtes est désormais une pratique courante, mais il est crucial de prendre en compte certaines considérations juridiques :
En effet, la manière de divulguer un « lien matériel » avec une marque variera notamment selon que le contenu est une vidéo ou un message statique sur les médias sociaux. Dans certains cas, la simple mention « #pub » ne suffit pas. Pensez également à ce qu’il advient de la divulgation si le message est bien accueilli par le public et que les destinataires le partagent avec d’autres personnes ou sur différentes plateformes. Et qu’arriverait-il si vous aviez offert un produit à un influenceur sans lui verser d’argent?
Ces questions et d’autres sont abordées dans les normes publicitaires « Le marketing d’influence – Lignes directrices sur la divulgation », qui répondent à ces questions et à bien d’autres. Les titulaires de marques doivent s’assurer que tout contenu d’un influenceur est conforme à ces lignes directrices actualisées en matière de divulgation.
Le contrat doit également stipuler clairement les obligations de divulgation de l’influenceur (voir ci-dessus – n’oubliez pas qu’en tant que publicitaire, ces obligations vous incombent également!). Un autre aspect essentiel à prendre en considération est la clause de moralité. Comme nous l’avons expliqué précédemment dans un article, les marques doivent s’assurer que ces clauses sont rédigées dans des termes généraux de manière à leur permettre de rompre les liens avec un influenceur qui pourrait porter atteinte à la réputation de la marque.
Il nous est tous arrivé d’offrir ou de recevoir un cadeau qui ne fait pas l’affaire. Les détaillants sont-ils obligés d’accorder des retours ou d’autoriser des échanges lorsque les consommateurs souhaitent rapporter des cadeaux qui n’ont pas plu?
En vertu des lois canadiennes sur la protection des consommateurs, les détaillants ne sont généralement pas tenus d’offrir un remboursement ou un échange si un consommateur change d’avis au sujet d’un achat. Mais si un commerce choisit de proposer une politique de retour ou d’échange, il doit la respecter. Cela inclut l’obligation d’indiquer clairement toutes les conditions, limitations ou restrictions qui s’y appliquent.
Par exemple, si certains biens ne peuvent pas être retournés, s’il existe un délai de retour, si les biens doivent être dans leur emballage original (non ouverts) en vue d’un échange, ou si le consommateur doit avoir son reçu original, la politique doit le préciser. En outre, lorsqu’un commerçant a pignon sur rue, mais vend également des produits en ligne, tout écart entre les règles régissant le retour des produits achetés en magasin de ceux achetés en ligne doit être clairement indiqué.
Pour ceux et celles qui ont déjà tout, ou qui ont tout laissé à la dernière minute, les cartes-cadeaux peuvent grandement dépanner. Les commerçants qui proposent ces cartes doivent toutefois tenir compte de plusieurs exigences. Presque toutes les provinces et les territoires au Canada réglementent expressément les cartes-cadeaux. Les exigences applicables varient d’une province à l’autre, mais peuvent généralement être résumées comme suit :
Comme nous l’avons exposé ici, organiser une campagne promotionnelle des fêtes en tant que commerçant n’est pas aussi facile que de descendre du ciel avec des jouets par milliers : il faut aussi savoir composer avec des règlements et réglementations juridiques complexes. Et si ce cadre réglementaire vous en fait voir de toutes les couleurs, sachez que l’équipe Publicité et réglementation des produits de Gowling WLG peut vous aider à vous retrouver sur la liste des « gentils » pendant les fêtes!
Sur ce, nous vous souhaitons de très joyeuses fêtes et des promotions couronnées de succès!
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