Régime juridique
Singapour est une république démocratique dotée d’un système parlementaire fondé sur le modèle de Westminster. Ancien territoire britannique, le pays conserve des traces de cet héritage. Ainsi, son système juridique tire ses origines du système anglais, bien qu’il ait évolué au fil des ans. Un grand nombre de lois adoptées par le Parlement de Singapour s’inspirent du droit statutaire anglais. Dans certains domaines, la common law anglaise fait partie intégrante du droit interne applicable à Singapour à ce jour. Les sources du droit singapourien s’articulent désormais comme suit : la Constitution, le droit statutaire, la législation supplétive (émanant des organismes de réglementation) et la jurisprudence.
La Constitution est la loi suprême du pays. Elle prévoit le fonctionnement de base des trois organes de l’État, soit l’exécutif, le législatif et le judiciaire.
La branche exécutive regroupe le président, les membres du cabinet ministériel et le procureur général. Le président est élu par voie démocratique et jouit d’un droit de veto à l’égard des budgets que soumet le gouvernement et des nominations de hauts fonctionnaires. Le cabinet est composé du premier ministre et d’autres ministres nommés parmi les membres du Parlement. Ensemble, ils décident de l’orientation de la politique gouvernementale. Le cabinet ministériel est responsable devant le Parlement. Le procureur général est le principal conseiller juridique du gouvernement. Il a également le pouvoir – et la discrétion – d’instituer des procédures pénales à l’encontre des contrevenants.
La législature est composée du président et du Parlement. C’est cette branche qui a le pouvoir de promulguer des lois. Le Parlement de Singapour réunit des députés élus, des députés sans circonscription et des membres nommés. L’aval du Président est requis pour tous les projets de loi adoptés par le Parlement; dans certains cas, il peut refuser de les sanctionner.
Enfin, l’appareil judiciaire se compose de la Cour suprême, des tribunaux d’État et des tribunaux siégeant en matière familiale. Le juge en chef est à la tête de l’appareil judiciaire singapourien. Le pouvoir judiciaire est dévolu à la Cour suprême et aux tribunaux des instances inférieures selon les modalités prévues par le droit statutaire. La Cour suprême est composée de la Cour d’appel et de la Haute Cour, tandis que les tribunaux d’État regroupent les cours de district, les cours de magistrats et divers tribunaux spécialisés. En matière familiale, on trouve les tribunaux de la famille, les tribunaux de la jeunesse et la division de la famille de la Haute Cour.
La procédure judiciaire est similaire à celle qui existe en Angleterre. Aux termes de la Reciprocal Enforcement of Foreign Judgments Act de 1959 (REFJA), les jugements émanant de certains pays et territoires énumérés sont indirectement exécutoires à Singapour. La portée de cette loi a récemment été élargie afin que d’autres types de décisions puissent également être reconnues. Par ailleurs, la Choice of Courts Agreements Act adoptée en 2016 par Singapour prévoit que les tribunaux du pays sont compétents pour entendre les litiges, et doivent s’en saisir, lorsque les parties les ont désignés, à l’exclusion de tout autre forum, pour trancher leurs différends, pour peu que l’entente à cet effet tombe sous le coup de la Convention de La Haye sur les accords d’élection de for. Les tribunaux des autres États signataires devront quant à eux reconnaître le jugement rendu par les tribunaux singapouriens dans une telle affaire et voir à son exécution. Réciproquement, Singapour est tenue de donner effet aux clauses d’élection de for conférant aux tribunaux d’un autre pays signataire de la Convention la compétence exclusive d’entendre une affaire, et doit reconnaître les jugements qui en émanent.
Les justiciables peuvent également avoir recours à l’arbitrage pour résoudre leurs différends. Singapour est partie à la Convention de New York pour la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales étrangères, ce qui signifie que les sentences arbitrales rendues dans les autres pays signataires seront exécutoires à Singapour, et vice versa. Ces dernières années, la cité-État s’est imposée à titre de forum d’arbitrage de premier plan dans la région de l’Asie-Pacifique.
Facteurs d’ordre juridique à considérer
La réglementation des entreprises est réduite au minimum à Singapour, le gouvernement préférant s’en remettre aux forces du marché. L’économie repose sur la libre entreprise et les investissements étrangers sont vus d’un bon œil. Règle générale, on ne trouve aucune entrave à la propriété. Les investisseurs étrangers bénéficient du soutien enthousiaste de l’État et de mesures incitatives appuyées. Normalement, la mise sur pied d’une entreprise est un processus rapide et efficace.